La part du geste à la Renaissance
Actes du colloque tenu au château de Bournazel le 26 septembre 2015, réunis par Thierry Verdier
Le geste est inhérent aux mouvements du corps. Il n’est pas simple réflexe d’équilibre, de préhension ou de protection. Il « donne corps » à une idée, à une démarche, à une certaine conception de la grâce ou des relations humaines. Il construit les postures de l’être en société et, à cet égard, donne de la grandeur, de la poésie, mais parfois aussi de l’horreur et de l’ignoble à toutes les actions comme à tous les désirs. Si l’étiquette entendit, un temps (et l’on pense ici tout d’abord à la cour d’Espagne) codifier les gestes et les mouvements du corps, poètes, artistes et auteurs, eurent tôt fait de mesurer l’incroyable réservoir de formes que contenait la gestuelle humaine. Et la part du geste serait en quelque sorte, cette part de nous-mêmes que l’art sut magnifier pour en faire l’argument d’une création.
Les Arts à la Renaissance se complaisent dans l’émerveillement de ces gestes sensibles, beaux, magnifiés, qui disent la douleur, l’amour, l’affliction, la rupture, la tendresse, ..., et tissent ainsi une parabole silencieuse entre l’homme et ses émotions. Dans le monde de la peinture, cette évolution est particulièrement visible. Que l’on parle avec ses mains, que l’on danse, que l’on marche, que l’on chante, que l’on salue, que l’on fasse à la cour, ou que l’on secoue un éventail, le geste donne du relief, de la grâce, de la profondeur.
Fidèles à leur approche pluridisciplinaire, les 4e Rencontres de Bournazel, choisirent La part du geste pour faire dialoguer des spécialistes de très nombreuses disciplines universitaires ou artistiques. La danse fut bien évidemment convoquée en priorité (et l’on comprit alors l’incroyable proximité entre les mouvements du corps d’un danseur — ou d’une danseuse — et les choix opérés par les artistes des XVe et XVIe siècles pour introduire une narration picturale). La sculpture, par sa capacité à se déployer dans l’espace, est le théâtre même du geste suspendu ; et il fut logique qu’elle soit abordée lors de ces journées. De même, la gravure, en libérant la représentation du geste amoureux au profit, peut-être, d’un certain érotisme, se devait de raconter ces transferts artistiques qui rapprochèrent toutes les nations dans l’espérance de la Renaissance. La littérature, bien sûr, afin de savoir si l’on doit opposer gestes bienséants et gestes malséants, se devait de rapprocher « les mots et les gestes ». Mais il ne saurait être question d’oublier dans ces Rencontres l’histoire militaire (où se joue dans le fracas des armes la gestuelle du courage et de la mort), ou la peinture enfin (par laquelle la codification des gestes « inventa » toute une part de la modernité).
Année de publication | 2019 |
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Auteur | Thierry Verdier |
Format | 19x26 |
ISBN | 978-2-9540039-6-2 |
Nombre de pages | 168 |
Éditeur | Presses universitaires de la Méditerranée – PULM |
Langue | Français |
Type ouvrage | Broché, dos carré collé |
Date de mise à disposition | 7 oct. 2020 |
Quantité stock 8 Sens | 40 |
Poids | 0.520000 |
Sous-Titre | Actes du colloque tenu au château de Bournazel le 26 septembre 2015, réunis par Thierry Verdier |